Si la maladie du cœur a longtemps été considérée comme une « maladie d’homme », ce n’est plus le cas de nos jours. La maladie du cœur, qui tend à décliner chez les hommes, est en effet en progression chez les femmes. Elle représente la première cause de décès chez les femmes de plus de 35 ans dans le monde et, chaque année, elle est à l’origine de plus de décès que tous les types de cancers confondus.
Le cœur des femmes est différent de celui des hommes.
En règle générale, les femmes ont une fréquence cardiaque plus élevée et la taille de leur cœur et de leurs artères est plus petite. L’accumulation de plaques sur les parois de leurs artères est moins importante et leurs plaques n’ont pas les mêmes caractéristiques. Les hormones mâles élargissent les artères, alors que les hormones femelles les rétrécissent. Ce rétrécissement favorise la formation de caillots de sang ou d’obstructions et rend les artères plus difficiles à réparer.
Certains facteurs de risque varient.
Les techniques d’évaluation courantes sous-estiment le risque de maladie du cœur chez les femmes. Bien que la plupart des facteurs de risque soient communs aux hommes et aux femmes, certains facteurs doivent sonner l’alarme parce qu’ils sont associés à un degré de risque supérieur chez les femmes; en particulier le tabagisme, le diabète, l’hypertension et les antécédents familiaux de maladie du cœur.
Les symptômes peuvent différer.
Les symptômes observés chez les femmes sont souvent qualifiés d’« atypiques » parce qu’ils diffèrent des symptômes observés chez les hommes. Si hommes et femmes se plaignent souvent d’angine – douleurs vives et sensation de serrement dans la poitrine – avant une crise cardiaque, beaucoup de femmes ressentent des douleurs dans le haut du dos ou au ventre, de même qu’un essoufflement et une fatigue extrême. Comme ces symptômes sont moins caractéristiques, ils ne sont pas toujours interprétés comme des signes de danger.
La maladie du cœur apparaît plus tardivement chez les femmes.
Chez les femmes, les premiers symptômes ou la première crise cardiaque surviennent le plus souvent après l’âge de 65 ans, plutôt que vers 55 ans chez les hommes. Mais comme l’accumulation de plaques peut commencer dès l’âge de 20 ans, il est important de prendre soin de votre santé à tout âge. On pense que l’œstrogène protège les femmes plus jeunes contre les complications cardiaques, mais lorsque le niveau d’œstrogène chute à la ménopause, le risque de maladie du cœur augmente. De plus, avec l’âge, le risque de présenter d’autres affections – comme le diabète – augmente, ce qui complique davantage le diagnostic et le traitement des cardiopathies.
La maladie du cœur se manifeste souvent différemment chez les femmes.
La plupart des lignes directrices en matière de diagnostic ont été fondées sur les résultats d’études portant sur des patients de sexe masculin. Par exemple, les lignes directrices actuelles entourant le diagnostic des coronaropathies insistent sur la recherche d’un type de lésions artérielles plus courant chez les hommes que chez les femmes. D’autres lésions peuvent alors passer inaperçues, ce qui retarde le diagnostic et, par conséquent, le traitement. Au cours des 15 dernières années, de nouvelles études portant sur la maladie du cœur chez les femmes ont produit des données probantes permettant d’établir de nouvelles lignes directrices.
Les résultats de leurs examens sont différents.
Les résultats de certaines épreuves diagnostiques, longtemps considérées comme la norme en cardiologie, se sont révélés imprécis ou déroutants chez certains groupes de femmes. Malgré les données de nouvelles études sur la pertinence de certains examens chez les femmes, l’efficacité des tests et des stratégies diagnostiques fait encore l’objet de nombreux débats.
Les femmes sont parfois traitées différemment.
En ce qui a trait à la maladie du cœur, les femmes sont sous-diagnostiquées et les études trop peu nombreuses. Il en résulte qu’un grand nombre de femmes ne sont pas traitées adéquatement. Beaucoup de gens, et quelques des médecins praticiens, ne savent toujours pas que les femmes ont un taux de mortalité associé à la maladie du cœur supérieur à celui des hommes, que leurs symptômes diffèrent souvent et qu’elles nécessitent dans certains cas une approche diagnostique différente. Ainsi, parce que la gravité de leur maladie est sous-estimée, les femmes ne reçoivent pas toujours le traitement le plus approprié.